L’histoire de l’Aïkido
L’Aïkido, art martial japonais, a été fondé en 1942 par O’Sensei Morihei Ueshiba (1883-1969). Cet art martial moderne est issu de la quête spirituelle et martial de son fondateur. Celui-ci a pratiqué plusieurs arts martiaux (Ju-Jutsu, Judo, sabre, entre autres) et a étudié différents courants philosophiques japonais ( Shinto, Budo) avant de créer l’Aïkido.
O’Sensei Morihei Ueshiba a fondé très tôt son propre Dojo, où vinrent pratiquer de plus en plus d’élève. Son art martial a évolué au fur et à mesure de son étude pour finir par aboutir à une discipline ne recherchant pas en premier lieu l’efficacité mais plutôt l’union, l’harmonie comme son nom l’indique (idéogramme « Aï » de Aïkido signifie l’union, la concordance)
O’Sensei Morihei Ueshiba a enseigné à ses élèves avec pour ambition de diffuser son art martial aussi hors des frontières du Japon. Il a envoyé ses élèves les plus gradés en Europe et aux Etats-Unis dès les années 50. A partir de 1960, son Dojo fut ouvert aux étrangers.
L’Aïkido, comme l’a voulu son fondateur, n’est pas inscrit dans la confrontation, la pratique consiste au contraire à s’harmoniser avec l’attaque de son partenaire afin de le maitriser soit par des immobilisations soit par des projections. Les techniques de l’Aïkido s’appuient sur la souplesse et l’utilisation de l’énergie du partenaire plutôt que sur la force physique. L’Aïkido est une discipline ouverte à tous, sans compétition, offrant une pratique et une progression au rythme de chaque pratiquant et pratiquante.
En France, deux fédérations sont officiellement reconnues par le ministère de la jeunesse et des sports. La Fédération Française d’Aïkido et de Budo (FFAB) et la Fédération Française d’Aïkido, d’Aïkibudo et Affinitaires (FFAAA). Ces deux fédérations sont regroupées au sein de l’Union des Fédérations d’Aïkido (UFA) qui détient l’agrément ministériel pour la validation des examens (passage de grade, délivrance des brevets fédéraux).
La FFAB, fédération à laquelle le CS Doua Aïkido est affilié, regroupe près de 700 clubs et 30 000 pratiquants, femmes et hommes de tous âges.
La FFAB est née en 1982 autour de Sensei Nobuyoshi Tamura, 8ème Dan, élève direct du fondateur et délégué de l’Aïkikaï de Tokyo pour l’Europe.
Nobuyoshi Tamura Shihan est arrivé en France 1964. Il a enseigné l’Aïkido en France et à travers toute l’Europe, jusqu’à son décès en 2010.
La pratique
Un cours d’Aïkido comprend généralement 3 temps :
- La préparation ou échauffement : son but est de se préparer à la pratique avec des exercices de respiration, en échauffant le corps et les articulations et en travaillant les déplacements et les chutes, qui sont les bases de la pratique de l’Aïkido.
- Le cours en lui-même : il consiste à l’étude des différentes techniques de l’Aïkido. Les techniques peuvent être pratiquées à mains nues, avec un sabre (Boken), un couteau (Tanto) ou un bâton (Jo), avec un ou plusieurs partenaires armés ou non.
- Le retour au calme : c’est un temps privilégié pour revoir les mouvements appris et pour calmer sa respiration avant de terminer le cours avec le salut final.
Plus d’informations sur l’Aïkido, la fédération, la pratique sont disponibles dans le « Manuel du Pratiquant », à télécharger ci-dessous
L’héritage de Sensei Tamura
Nobuyoshi Tamura Shihan, Sensei Tamura comme l’appelait ses élèves, a été formé de nombreuses années de manière traditionnelle au Dojo du fondateur Morihei Ueshiba. Arrivé en France en 1964 à l’âge de 31 ans, il s’est consacré totalement au développement de l’Aïkido dans toute l’Europe et particulièrement en France où il a fondé la Fédération Française d’Aïkido et Budo (FFAB).
Incarnant les valeurs profondes de l’Aïkido qu’il a su rendre limpides aux yeux des pratiquants, il a laissé un ensemble d’écrits, rédigés au fil de l’eau, qui sont d’une richesse et d’une profondeur exceptionnelles.
Les notions fondamentales, au nombre de 10, font partis des valeurs que Sensei Tamura a enseigné durant toute sa vie et qu’il nous a laissé en héritage. Elles sont les bases de notre pratique et en font le centre même de notre identité.
Ci-dessous la présentation des 10 fondations.
Shisei se traduit en français par : position, attitude, posture, pose.
Mais le sens de Shisei ne désigne pas seulement une attitude extérieure: une bonne forme, un bon style, un bon maintien, mais aussi une force intérieure visible de l’extérieur dans sa manifestation, par exemple, la vitalité chez un enfant apparente au travers de sa vivacité, de ses yeux vifs, de ses mouvements.
L’homme, normalement, oublie qu’il respire mais n’oublie certes jamais de respirer.
Kokyu ne consiste pas uniquement à renouveler l’air des poumons, à rejeter les impuretés. Il est nécessaire durant sa pratique d’avoir le sentiment de s’emplir à nouveau d’un ki pur. Le ki, ainsi emmagasiné, sort avec puissance quand le besoin s’en fait sentir. Ce rayonnement constant du ki est le Shisei juste.
Dans le Budo, on dit souvent : « ce qui est important est kamae ». Kamae n’est pas propre au Budo, il appartient aussi à d’autres arts. Au Kendo, le kamae du Kendo ; au Judo le kamae du Judo ; au tennis le kamae du tennis ; en Aïkido on utilise hanmi no kamae (garde de profil).
Cette garde fondamentale de l’Aïkido permet de se mouvoir facilement face à n’importe quelle attaque et, de là, pratiquer toutes les techniques et de les assimiler.
Sensei Tamura disait que Shisei, Kokyu, Kamae et Ma Aï, les 4 premières fondations, sont précieuses, à cultiver, à répéter inlassablement, à marteler.
Ces 4 termes ne relèvent pas seulement du Budo, ils ont la même importance dans tous les arts comme dans la calligraphie, la peinture, la musique, la danse, ainsi que dans les études ou la vie quotidienne. Ce sont des mots dont il faut s’imprégner.
Quand deux forces se meuvent en direction opposée, la force qui en résulte est l’addition de ces deux forces, Irimi est l’utilisation de cette résultante et de sa relation avec sa propre position au moment du croisement.
Mécaniquement expliqué, c’est très facile à comprendre, mais dans la réalité, il ne faut pas oublier qu’Aïte est vivant et que tout peut ne pas fonctionner suivant la théorie, surtout s’il est mieux armé que vous. Il faut juger le Ma Aï avec exactitude sans être arrêté par les changements de position de Aïte.
Tenkan est utilisé en Aikido parce que souvent pour effectuer un mouvement on pivote et que dans ce mouvement, en changeant de direction, le geste est rond et donne l’image de la roue qui tourne (comme le signifie l’idéogramme Ten – composé de deux éléments, l’un signifiant la roue et l’autre évoque un mouvement circulaire).
Du fait de la rotation, on change, soit de place, soit d’orientation. Tout changement d’état ou de position est Tenkan. C’est pourquoi Irimi-Tenkan sont l’endroit et l’envers d’une même chose.
On peut également utiliser omote-ura dans le sens : extérieur et intérieur. On peut avoir, par exemple, le visage souriant et le chagrin au cœur.
Dans tout il y a omote-ura. L’homme lui même a une face et un dos.
Sensei Tamura disait que cette classification en Omote wasa et Ura wasa a probablement été introduite pour faciliter l’entraînement, et que cependant une part essentielle de la pratique consiste à rejeter cette classification, à refuser de s’y laisser enfermer.
Taï Sabaki est souvent traduit par déplacement. Ce n’est pas exactement le sens de Taï Sabaki tel que nous l’utilisons en Aïkido.
Dans le mouvement, le déplacement il y a la volonté de rétablir la situation à notre avantage, ce n‘est pas seulement garder l’équilibre, se mettre à l’abri, c’est aussi se placer dans une position d’attaque opportune.
Alors qu’Aïte avait 99% de chance de l’emporter, votre Taï Sabaki a renversé la situation. C’est cela Taï Sabaki
Dans la pratique actuelle de l’Aïkido, on n’utilise pas l’Atemi du Budo, celui qui consiste à toucher les points vitaux de l’adversaire pour provoquer une perte de connaissance ou la mort, mais il y a bien Atemi en Aïkido. O’Sensei disait que « l’Aïkido est Irimi et Atemi ».
Etymologiquement, Ateru exprime l’idée d’estimer et d’évaluer avec précision la surface et le prix d’un champ. Par extension on a l’idée de placer exactement, tomber juste à l’endroit voulu, au centre de la cible. A cette notion d’estimer, évaluer, s’ajoute la notion de succès.
Le travail de la technique en Aïkido se fait en utilisant pleinement l’énergie mentale et rationnellement la force physique. Kokuy Ryoku est la force qui résulte de cet équilibre, c’est une force qui emplie toutes les parties du corps, semblable à l’eau qui jaillit et jamais ne s’arrête, cette force émanant d’un corps et d’un esprit toujours calmes, sereins, détendus pour répondre à la nécessité en tout temps et dans la direction voulue.
Kokyu Ryoku doit donner vie, chez le pratiquant d’Aïkido, à un geste aussi simple que lever un bras ou avancer un pied. Sensei Tamura disait “Une technique d’Aïkido exécutée sans emploi de Kokyu Ryoku, n’est pas une technique d’Aïkido, c’est un champagne sans bulles, une bière éventée”